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le parcours Futur futé

Un parcours qui valorise les initiatives environnementales du quotidien des ateliers. Des gestes, parfois simples, qui attestent que des solutions alternatives et inventives existent et surtout qu’elles sont à la portée de chacun.

De petits carreaux en céramique servent de support à la signalétique du parcours et invitent les visiteurs à découvrir, d’un local à l’autre, les petites attentions du quotidien (du recyclage de la terre de céramique au compost en ville, en passant par le parc à vélos). Les groupes, associations, écoles, pourront être accueillis et accompagnés.

L’objet essentiel des C.E.C. n’est pas tant de meubler le temps de loisirs que de développer les facultés créatives des participants et des animateurs, en vue de leur permettre de mieux agir sur leur milieu environnant. L’acte créatif s’exprime donc aussi par la volonté de transformer, d’humaniser l’environnement matériel et social. Aussi faut-il en même temps s’approprier sa propre personne et apprendre à ne pas vivre en laissant en jachère des territoires entiers de son corps, de son cœur, de son esprit.

Les Ateliers de la rue Voot sont un Centre d’expression et de créativité, et le texte qui précède est extrait de la circulaire ministérielle du 01/11/1976, qui fonde le secteur des C.E.C. et la teneur de ses activités. Mais avant même l’énoncé de cette circulaire, il y a dès la fondation des Ateliers de la rue Voot une préoccupation centrale, c’est la qualité de vie comprise dans son sens le plus large. Il s’est toujours agi, par le biais d’activités artistiques et techniques de se redécouvrir  soi-même, puis ensuite d’élargir cette prise de conscience à son environnement, naturel, humain, social, économique, politique. Nous savons tous qu’on est très loin du compte.

C’est pourquoi nous avons voulu valoriser certaines initiatives peu spectaculaires, qui sont partie intégrante de la vie quotidienne des Ateliers de la rue Voot. Des initiatives opiniâtres qui signifient le refus de la résignation et l’indifférence. Qui affirment que des solutions alternatives à la destruction vorace de notre environnement existent, qu’il faut les mettre en chantier. Qui défendent la conviction qu’un réseau, ça se crée, ça s’entretient, et qu’ensemble, oui, on peut faire pression et peu à peu changer les choses. Et parmi les piliers de cet esprit combatif, il y a les animateurs qui ont fondés cette maison.

Terre éternelle

 Ce n’est pas une humeur lyrique qui a inspiré ce titre, mais l’évidence:  le bout de caillou plus ou moins en fusion, recouvert de terre et d’eau et  entouré d’une mince couche atmosphérique qui nous héberge est le même depuis un fameux bout de temps. D’abord, nous respirons le même air (enrichi de métaux lourds et de CO2, veinards que nous sommes!) et buvons la même eau que les dinosaures (beurk).  Ensuite, même les débris de la station Mir  proviennent de la terre via un minerai de tungstène multimillénaire. Enfin, l’argile que nos participants aux ateliers de céramique et sculpture malaxent amoureusement de leurs petits doigts agiles a connu les légions romaines, et connaîtra sans nul doute des époques futures inimaginables. À part quelques météorites égarés, tout est ici et y reste.

Donc, oui, la terre est éternelle. Elle nous porte, nous alimente, nous abrite, nous prodigue ses richesses, et en fera autant, si nous lui en laissons l’occasion, pour ceux qui nous succéderont. Autant de raisons simples de lui porter attention et respect. Et, aux Ateliers de la rue Voot, on FAIT attention. Et notamment, on recycle la terre.

Nos ateliers de sculpture et de céramique, utilisent plus de 5 tonnes de terre par an. Il y a beaucoup de déchet, provenant du dégrossissement des pièces, bien sûr: par exemple, en sculpture, les pièces sont évidées avant la mise à cuisson. On récupère aussi les pièces manquées, avant cuisson. Après cuisson, plus rien à faire: la terre elle-même est pétrifiée par la chaleur, et lorsqu’elle est émaillée, on obtient une couche extérieure de verre, quasi inaltérable même à l’acide. Longévité illimitée donc.

Avant cuisson, l’argile elle-même est toujours réutilisable par les céramistes, sauf si des déchets d’autre origine s’y sont mêlés. Il s’agit de responsabiliser les animateurs et les participants, en leur demandant de veiller à garder le produit pur. De toutes façons, une terre contenant par exemple du plâtre se brise à la cuisson. On veille également à ne pas gaspiller la matière, en pratiquant une pédagogie qui amène à choisir les pièces réalisées dignes de passer à la cuisson. Cela rend à la fois plus exigeant et plus responsable, moins consommateur par réflexe.

Bref, les déchets sont recueillis dans les ateliers et amenés dans le local de recyclage. Le cycle est : séchage complet( car on récolte des terres déjà en voie de séchage),concassage, remouillage, pose sur plâtre afin de recueillir l’excédent d’humidité, boudinage via un engin conçu pour. En Céramique,  on récupère également les boues argileuses issues du rinçage des outils, lavage des tours, etc…cette matière, nommée barbotine, sert à divers usages, tels que coller des pièces, les décorer si on y ajoute des oxydes métalliques.

Et voilà le travail! Un cycle permanent qui participe de cycles plus vastes… on vous disait que l’éternité, ça n’a rien de compliqué!

Aussi simple qu’une lettre qu’on… poste

Cycle tout n’est que cycle! Ce qui monte doit descendre et ce qui naît finit par mourir. Il en va de même pour tout en notre monde matériel, fini et éphémère. L’homme a toujours voulu s’affranchir de certaines lois, c’est ainsi que tout résidu ou déchet qu’il génère a, de tous temps été constamment caché, enfoui ou éliminé. Mais, il n’y a pas de miracle, tout ce qui disparaît par exemple dans une poubelle ne se volatilise pas pour autant, cela va bien quelque part… à la décharge ou à l’incinérateur en l’occurrence. Rien ne se perd, rien ne se crée, comme le disait Lavoisier, ce que nous «éliminons» nous revient sous une forme ou sous une autre tel un boomerang dans la figure ou telle une fleur tendue en guise de remerciement.

Puisqu’il s’agit bien de parler de poubelle, savez-vous qu’un ménage moyen le remplit à près de 50% de matière organique, que cette matière finit le plus souvent en fumée crachée à grandes volutes. Bref, les déchets de cuisine refusés par nos bouches finissent par nous rentrer par le nez sous forme moins gastronomique, il est vrai. Il est probable qu’ils nous sortaient par les yeux…

Le comble est que l’on achète régulièrement des engrais afin de (ré)enrichir nos terres progressivement vidées de leurs trésors minéraux et qu’à côté de cela nous jetons au feu tout ce qui est nécessaire à la bonne santé de nos potagers. Simplifions-nous la vie et ramenons au jardin ce qui lui a été pris.

C’est ça le compost… rien de bien chinois, c’est même une pratique ancestrale que nous redécouvrons avec les yeux émerveillés de petits enfants.

«Ce qui est pris à la terre doit revenir à la terre», c’est un principe simple mais qui mérite tout de même un peu de méthode.

En bref, pour réussir son compost il faut: trouver un lieu adéquat pas trop près de la maison, relativement protégé du soleil comme du froid, le délimiter efficacement dans un silo ou des palettes, l’aérer, le mélanger, l’humidifier, le diversifier. Voilà en quelques termes le secret d’un compost qui sera terreau quelques six mois après son début. Ce terreau recouvrira les parcelles de terres ainsi amendées et accueillantes pour les légumes que vous y sèmerez.

Poubelle amincie, faible labeur, production d’amendements naturels et plaisir de participer à un cycle naturel non polluant et très valorisant.
À vos compost, donc!


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