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exposition de fin de saison

Vous avez dit exposition?

découverte et expérimentation

Depuis sa création, les Ateliers de la rue Voot se veut un espace de création, d’expérimentation et de partage.
Pour rassembler les conditions de mise en place de cet espace, les participants sont réunis en atelier et encadrés par des artistes aguerris. Une fois par semaine, de septembre à juin, les créateurs vont pouvoir se laisser aller à une expression tantôt personnelle, tantôt collective.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce lieu culte de Bruxelles, vous y trouverez plusieurs disciplines, parmi lesquelles, le dessin, la photographie, la céramique, le sculpture et le cinéma.
La fin de chaque saison est l’occasion de présenter les projets en court ou achevés, de se confronter au public et d’échanger autour du travail réalisé. Cette étape fait partie intégrante de l’apprentissage d’un mode d’expression créatif. Il est bien sûr évident que certains projets ne sont pas encore mûrs, ou trop tâtonnant pour pouvoir faire l’objet d’une présentation. Seuls les participants qui estiment un travail ou une étape de travail abouti vont proposer leurs productions au regard du public.

Nous allons monter les réalisations et essayer de mélanger les œuvres des différents ateliers. Pour nous c’est très important d’avoir cette possibilité de montrer, car cela nous permet de revoir ce que nous avons fait pendant toute une année. Observer l’évolution et faire des choix dans la masse de production. Cela permet aux participants de devenir leur propre «observateur», de regarder avec un regard extérieur, de prendre du recul, ce qui n’est pas toujours forcément évident dans le quotidien du travail.
Nous sommes souvent trop proche. C’est quelque chose que j’essaye d’établir pendant toute l’année. Dans la première phase, on essaye de réfléchir et de formuler, de visionner – c’est aussi établir des contraintes – avant de dessiner on prend ce moment. Puis c’est la phase du travail, du faire, on est libre car on a déjà décidé quelque chose. On est dans la découverte. Ensuite dans la troisième phase, on recule, on regarde, on observe et on entre dans un nouveau cycle (la prochaine fois je vais moduler, changer ceci ou cela) et ainsi (re)rentrer dans un travail. Ces trois phases sont intéressantes et donc il est intéressant que l’année soit aussi construite comme cela.

Si nous n’arrivons pas à visualiser ces phases, les participants mélangent un peu tout et la création devient difficile. J’essaye de clarifier dans quelle phase je suis pour pouvoir profiter pleinement de chacune. Je choisis mes outils, mes matières, j’ai une unité, une vision. Puis quand je suis dans le faire, il n’y a rien d’autre! Et ensuite, cette dernière phase, c’est vraiment le recul. Je peux prendre le travail, le changer de pièce, changer de lumière et de regard. Avec l’exposition, dans l’atelier nous sommes dans le partage d’expérience, pas dans la critique, dans un premier temps . Le participant est amené à partager, expliquer et à réfléchir sur son travail, de prendre conscience de certaines choses qui se sont passées sans que cela soit forcément clair au départ. Être amené à parler de son travail est donc très important. Je dis aux participants: «vous n’êtes pas obligés de vous appeler artiste, l’atelier est parfois simplement votre moment de relaxation. Mais il ne faut pas nier que c’est votre travail». Ils doivent pouvoir en parler et ne pas minimiser cela.
Ulla Hase, animatrice de l’atelier de dessin

L’exposition de fin d’année oriente le travail de l’animateur. Il permet par exemple de lancer un thème et de donner de la densité au travail et à une contrainte – se renseigner sur un sujet, une technique, se mettre en danger, changer ses habitudes ou état d’esprit. Par rapport à mes élèves, je leur donnes des petites exercices autour de la créativité, et cela me permet de nourrir le travail qui sera exposé – la contrainte est génératrice de créativité. Ici, l’exposition est une contrainte de thème, de temps, d’efficacité. L’exposition impose à un moment de s’arrêter et de faire un choix (la céramique est un domaine infini et si on voulait, on pourrait faire des recherches toute notre vie). L’exposition va donc aider les gens à passer à l’étape précédente. Le fait de choisir un thème commun permet de jouer avec les interprétations personnelles de chaque participant et de faire dialoguer les interprétations personnelles. Cela crée un fil rouge tout en laissant la place aux singularités.

Pour les Ateliers de la rue Voot, cela signifie aussi de montrer que nous sommes un lieu d’apprentissage, où l’on développe un regard critique sur son travail, où l’on se confronte au regard des autres. Il y a une forme d’exigence – il ne s’agit pas de rester dans de «l’occupationnel». Il y a un objectif de qualité de travail (en tant que capacité à réfléchir, à échanger, à rebondir, développer une capacité à ne pas en rester là). C’est une remise en question permanente, on ne reste pas juste consommateur et neutre, mais bien acteur et réflecteur. Au niveau de l’institution, avoir un lieu qui expose chaque année, c’est aussi un rituel, c’est une manière de fidéliser les gens et de s’ouvrir aux autres. Cela devient un point culturel dans la ville, Les ateliers s’ouvrent aux autres et montrent une facette de la rue Voot. Une, car il y en a plein d’autres. Ici, nous  sommes une boule à facettes (les ateliers vélo, les potagers collectifs, les expositions artistiques…), ici c’est comme une plaque tournante où il se passe plein de choses en rapport avec l’extérieur.
Agnès de Vinck, céramiste

Il y a un travail de valorisation des images et des créations des participants. Se confronter à une exposition donne aussi un autre rapport à la discipline. Cela pose d’autres questions. Comment montrer au public, dans quel ordre, a côté de qui, de quoi? Toutes ces questions qui sont vraiment liée à l’agencement d’un espace d’exposition. Comment rendre public un travail que l’on a créé à la base dans l’intimité de l’espace de l’atelier? Cela peut aider au détachement.
Il y a aussi un côté festif et joyeux qui est essentiel
Sarah Debove, plasticienne

Ce 21 juin, les participants des Ateliers de la rue Voot vous invitent à découvrir et à partager autour de leur travail.
Le vernissage se déroulera à partir de 18h30 et sera l’occasion de rencontrer les créateurs.

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du samedi 22 juin au mercredi 26 juin 2019

vernissage
le vendredi 21 juin 2019 à 18 h 30
exposition
du 22 au 26 juin de 10 à 18 h
visites accompagnées
le samedi 22 juin à 14 h + le mardi 25 juin à 16 h
(sur inscription – info@voot.be ou sur place )

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