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vous avez dit économie circulaire?

Aux Ateliers de la rue Voot, nous nous intéressons de près à notre impact sur l’environnement. Ensemble, et dans tous les ateliers que nous menons, nous questionnons quotidiennement les 5 R: réduire, réparer, réutiliser, recycler et réinventer.
En effet, comment peut-on imaginer un instant une croissance infinie dans un monde – le nôtre – dont les ressources sont forcément limitées? Et qui dit croissance dit plus de déchets générés. Même si la nature a un grand pouvoir d’autorégulation, on ne peut pas lui demander de régler les problèmes dont nous sommes responsables. Pour aborder cette problématique et envisager une consommation plus éclairée – l’éco-consommation – revenons sur quelques éléments importants.

Vive la crise!

En 1973, certains dimanches étaient magnifiques, ils étaient sans voiture! Suite au début de la guerre au Proche-Orient, les robinets à pétrole se sont fermés. Nous étions subitement conscients de notre dépendance à cet or noir qui semblait pourtant devoir faire notre bonheur. La pénurie a entraîné la hausse des prix, l’inflation s’est gonflée telle une baudruche et beaucoup d’entreprises se sont retrouvées dans le rouge. Restructurations, faillites et leur cortège de malheurs nous ont définitivement fait sortir des trente glorieuses d’après guerre. Ces conséquences dramatiques nous ont ouvert les yeux sur le réel fonctionnement de notre société. Il fallait réinventer la société. La crise, c’est également cela, un plongeon qui permet l’envol. Les réponses aux problèmes ne viennent-elles pas que si les questions sont correctement posées?

La dette écologique, vous connaissez?

Pourtant la société a poursuivi sa progression matérialiste. Plus tard, l’effondrement du communisme nous a conforté dans l’idée qu’il n’y avait pas d’alternative crédible au libéralisme économique. Encore à l’heure actuelle, tous les gouvernements ont les yeux fixés sur cet indicateur suprême : le sacro-saint taux de croissance! Pour cela il faut produire et produire encore, créer de nouveaux besoins alors que les gens estiment qu’ils sont pourtant satisfaits. Mais puisque les gens recherchent toujours plus de facilité et de confort, pourquoi ne pas créer des objets qui n’ont aucune utilité réelle? Les emballages emballent d’autres emballages, c’est la machine à produire qui s’emballe! Et si l’on ose dire que le PVC est nocif à l’incinération (en plus de ne pas être réellement recyclable) l’on brandit le risque de mise à pied du personnel. Non, il n’est pas politically correctde dire qu’il faut réduire la production. Il est mieux vu de dire que la production prime la qualité de la vie et de l’environnement car elle est génératrice d’emploi.
Dans notre société chaque bien ou chaque service a son prix équivalent. Celui-ci tient compte des moyens de production, de l’amortissement des outils de productions, des rémunérations des travailleurs, des bénéfices pour l’entreprise, des frais de publicité. Qu’en est-il du prix du cancer du poumon? des nuisances sonores? du traitement des déchets? No comment!
La collectivité (nous) paye de plus en plus cher, mais si ce prix était incorporé au prix de vente de l’objet convoité serions-nous aussi prompts à acheter le non-indispensable ou le franchement inutile. Tôt ou tard il faudra payer les dégâts de toutes natures occasionnés à notre environnement, la facture risque d’être vraiment très salée. C’est cela la dette écologique.

Retour à la préhistoire ou perspectives positives d’avenir?

Beaucoup pensent qu’avoir un comportement plus respectueux de l’environnement nous ramène des siècles en arrière. Le confort facile nous a finalement fait croire que l’on pouvait toujours aller plus loin dans la consommation. A cela, il faut répondre qu’une consommation plus réfléchie ne nous ramène pas en arrière, au contraire. L’utilisation de produits durables, de qualité réduiront le volume de nos poubelles autant que le volume de nos dépenses. Un exemple : les ampoules économiques sont à terme bien moins coûteuses que les lampes incandescentes classiques beaucoup plus énergivores. Il n’est donc pas question de réduire notre confort, il est question d’adopter des réflexes de consommateurs éveillés, conscients des enjeux économiques, respectueux du patrimoine commun qu’est notre environnement et solidaires.

Le responsable? toi, moi!

La tendance habituelle est d’incriminer les pouvoirs publics et les industriels alors que ceux-ci nous suivent plus qu’ils ne nous précèdent, ayons-en conscience, c’est notre force. Comme pour tout, en économie de marché on peut dire que la fonction crée l’organe mais en matière de consommation, il serait plus juste de dire : le désir crée le produit. Or le désir qui nous pousse à acheter est le nôtre; s’il guide notre comportement, il est aussi l’un des moteurs de l’économie. Les firmes s’en inspirent, il en va de leur intérêt. Par ailleurs, il faut aussi faire la distinction entre désir et besoin, entre nécessaire et facultatif. Tout ceci signifie que si l’on refuse d’acheter un produit celui-ci disparaîtra des rayons faute de débouchés et , au contraire, si beaucoup de personnes achètent un produit (le café Max Havelaar p.ex.) l’offre ne fera qu’augmenter. Le produit gagnera des parts de marché et les concurrents devront s’adapter ou disparaître.

Les élections? C’est tous les jours!

Acheter semble être un acte banal, en fait il peut être comparé à un acte politique ! D’où l’importance de sensibiliser les gens autour de soi à une consommation intelligente tenant en compte la valeur écologique et sociale du produit.

Petites pistes pratiques pour écoconsommer…

Pour ne pas rester trop théorique, voici quelques idées pratiques faciles à appliquer. Réfléchissez bien, il existe beaucoup d’autres choses à faire.
Utiliser une gourde pour les boissons
Utiliser des sacs de shopping réutilisables (Oxfam en fait de très pratiques!)
Utiliser des piles rechargeables
Placer un autocollant sur la boîte aux lettres pour refuser toute publicité
Les labels tels que l’écotaxe, la bouteille consignée permettent d’orienter ses choix. (méfiance conseillée vis-à-vis du Grüne Punkt qui marque des emballages recyclables mais très rarement recyclés!)
Préférer les emballages rechargeables (lessives par exemple)
Boire l’eau du robinet, elle répond à un nombre impressionnant de normes qui lui confèrent une qualité comparable aux eaux en bouteille et même quelques avantages.
Utiliser les produits d’entretien concentrés.

Prévenir plutôt que guérir

La première règle étant, sans conteste, la prévention, il est important de bien connaître nos véritables besoins et de penser à tous les aspects de la production d’un bien. Son écobilan nous renseignera sur ce qu’il coûte réellement à la collectivité. Appliquons la règle des 3 R : Réduire (la production), Réutiliser, Recycler.
Il est fondamental que les gens considèrent avant tout que le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit…

 

Et dans tout ça, qu’est-ce que l’économie circulaire*?

L’économie circulaire est un modèle économique dans lequel on fait circuler les ressources «en boucle» pour les préserver. Comment?
En utilisant les ressources de manière plus efficace, en réduisant leur gaspillage, en faisant en sorte que les déchets des uns deviennent les ressources des autres, en allongeant la durée de vie des produits, etc. et tout ceci à l’échelle locale, on peut diminuer  l’impact des échanges et de la production sur l’environnement tout en développant le bien-être des citoyens.
L’économie circulaire ne se limite pas à la récupération ou au recyclage des matières; elle implique aussi une réflexion en amont, sur la conception des produits; dès le départ, on doit savoir combien de temps il va durer et comment on va réintégrer les ressources qui le composent dans le circuit économique à la fin de sa vie.
C’est un modèle économique «bas carbone», créateur d’emplois locaux et produisant de la valeur ajoutée tout en respectant l’ environnement et la qualité de vie des habitants.

Les projets

Depuis sa création, les Ateliers de la rue Voot se sont construit en faveur d’une position écologique. Le projet Futur futé, en atteste. En effet, avec son parcours dans la maison, il met en évidence les incessantes attentions, portées par les uns et les autres, à la mise en place d’un lieu de vie conscient de son impact environnemental et volontaire dans la réduction de celui-ci.
En 2016, nous avons mené avec la commune de Woluwe-Saint-Lambert, un projet d’économie circulaire, en partenariat avec Wolu-inter-Quartier, sur la thématique du CDrom, Itinéraire·s vers une économie circulaire. À cette occasion, nous avons mené des ateliers sculpture, gravure, électricité, design…
Actuellement, nous menons deux projets vélo, Un vélo pour dix ans et No Bike to Waste, qui visent la réintroduction de vélos dans une boucle de réutilisation, d’un coté pour les enfants et de l’autre pour les adultes.
Chaque année, nous organisons des ateliers et stages liés à la thématique Zéro déchets principalement à destination d’un public d’enfants ou d’ados et toujours en lien avec les disciplines artistiques de la maison.

Nos soutiens

En 2018, avec le projet Un vélo pour dix ans, nous avons été lauréat du prix #BeCircular, le Programme Régional en Économie Circulaire, au travers duquel le gouvernement bruxellois veut proposer une alternative crédible qui promeut une économie locale en phase avec les besoins des citoyens (se loger, s’approvisionner, travailler, se déplacer, se divertir…). Ce soutien nous à, entre autre, permis d’investir dans des espaces de stockage et la constitution d’une flotte de vélos.
En 2018, encore, nous avons été sélectionnés parmi les lauréats dans le cadre de l’appel projet d’économie circulaire de la Fondation Be Planet et la Fondation Roi Baudouin

* source :  Bruxelles Environnement – https://environnement.brussels/thematiques/transition-de-leconomie/programme-regional-en-economie-circulaire

En 2018 nous avons intégré CircleMade, le nouveau cluster de l’économie circulaire à Bruxelles

Parce que de plus en plus d’initiatives en économie circulaire fleurissent à Bruxelles et que de nouveaux business modèles innovants voient le jour la Région Bruxelles-Capitale a mis en place des initiatives de soutien pour accompagner les acteurs de la transition.
Nicolas Godts qui porte le projet pilote Un vélo pour 10 ans nous en parle ici.

 


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quelques adresses utiles:

Bruxelles Environnement – 02 775 75 75

COREN – 02 640 53 23

 

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