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#2 frottages & empreintes 

Elles sont, paraît-il, sauvages et impénétrables,

noires et rousses, extravagantes, séculaires,

fourmilières, diamétrales, négligentes,

féroces, ferventes et aimables, sans hier ni lendemain.

Nues, elles ne se parent que de leur majesté et de leur mystère.

 

Max Ernst, Les mystères de la Forêt, Le Minotaure, 1934

Pour cette deuxième pratique buissonnière, 

nous vous invitons  à participer à la création d’une fresque murale collective à partir de frottages et d’empreintes en marchant dans les pas de Max Ernst et Matt Mullican et de leurs forêts.
La fresque, rassemblant vos frottages et empreinte sera installée aux Ateliers de la rue Voot.

Pas à pas

Munissez-vous d’un crayon type Stabilo Woody (il existe différentes couleurs) et de papier de riz. On peut utiliser aussi n’importe quel crayon et papier fin. Nous conseillons un papier de format A4 afin de pouvoir l’utiliser en extérieur comme en intérieur. Lors de promenades en forêt vous pourrez récolter des petits fragments naturels (écorces, branches, feuilles ou graines et même pierres) afin de réaliser vos frottages chez vous. Cependant, vous pourrez aussi les réaliser directement sur place. Vous découvrirez rapidement que le frottage a la particularité d’apporter une approche sensorielle permettant la découverte de graphismes surprenants et poétiques, qui pourront vous inspirez dans vos travaux personnels ultérieurs.

Nous vous proposons  dans un premier temps une simple récolte d’empreintes afin de constituer votre propre base de matériaux.

Dans un deuxième temps, l’idée consistera, à partir de vos empreintes, à créer un paysage imaginaire sur le thème de la forêt (un exemple ici et ici) et en cliquant sur «à regarder».

La finalité de cette mission consiste à rassembler les frottages et, en nous inspirant de Matt Mullican, nous allons constituer une grande fresque murale collective.
Donc, une fois le travail réalisé, nous vous demandons d’emballer vos créations dans du journal et de les déposer dans la boîte aux lettres des Ateliers de la rue Voot. Vous pouvez bien sûr aussi nous les envoyer par la poste :
Les Ateliers de la rue Voot - 91, rue Voot - 1200 Wolwe-Saint-Lambert
Une exposition des œuvres réalisées par vos pratiques buissonnières sera organisée en fin d'année et, en attendant la réouverture des ateliers, des photographies de l’ensemble seront visibles sur notre site Internet.

Merci de votre participation!

main dans la main avec les enfants vous pouvez bien sûr réaliser de magnifiques frottages. Pas de restriction à l'imagination, sentez-vous libre de donner vie toutes leurs envies!

La mission est totalement adaptable pour les plus jeunes et sera l’occasion d’une belle balade en famille dans un parc ou dans la forêt. Les frottages des enfants s’intégreront tout naturellement à ceux des plus grands.

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l’arbre et la forêt

En s’intéressant au thème de la forêt, Max Ernst s’inscrit dans une filiation avec le romantisme allemand. La forêt joue le rôle d’un pont entre monde intérieur et monde extérieur. Le thème de la forêt, qui suscitait chez Ernst tout autant un sentiment d’enchantement que d’oppression, se révèle l’image métaphorique de l’inconscient, représentant à la fois le plaisir de la liberté et l’effroi de l’emprisonnement.

 

un peu d’histoire de l’art pour les curieux

L’empreinte est parfois considérée comme la plus vieille manière au monde de fabriquer des images. Encore aujourd’hui, dans un siècle de grandes innovations technologiques, beaucoup d’artistes ont recours à ce procédé quasiment «préhistorique» qui consiste à reproduire les choses par contact.

Le frottage est une technique de prise d’empreintes qui se fait à l’aide d’un crayon et d’un papier fin. Elle est facile à mettre en œuvre et peut être réalisée au moyen de matériaux de recyclage.

Max Ernst est un artiste surréaliste qui s’est inspiré de la nature pour ses créations imaginaires et fantastiques. Entre 1927 et 1928 l’artiste réalise une longue série de plus de quatre-vingts Forêts. C’est en 1925, à Pornic, qu’il découvre par hasard le processus du frottage à l'aide d'une feuille de papier posée sur un vieux plancher et passée à la mine de graphite. Selon ce principe élargi à la peinture, les toiles, placées sur des surfaces aux reliefs variés, sont recouvertes de pigment étalé au couteau, laissant apparaître les configurations du dessous (grillages, ficelles, bois...) par grattage.
Max Ernst, Frottages, Thames & Hudson, 1986
(consultable aux Ateliers de la rue Voot)

Matt Mullican
Les plus chanceux d’entre-vous ont eu la chance de découvrir son travail Representing the Work au MACS Grand Hornu en 2020.
Né en 1951 à Santa Monica, l’artiste américain vit et travaille aujourd’hui à New York et Berlin. Matt Mullican a réalisé une gigantesque installation-mosaïque qui a donné son nom à l’exposition, Representing the Work, reprenant un ensemble de 64 draps de lit réalisés, notamment par frottage.

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